Le bébé du papillon

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Tom est né il y a 7 jours

jeudi 28 mai 2009

Mon accouchement - le séjour à la maternité

21h : Nous voici dans notre chambre. On annonce la venue de Tom à notre famille. Ma maman avait le matin même déposé un cierge à la Bonne Mère. Jolie coïncidence pas vrai ? Ma première nuit, je vais la passer à regarder mon fils. Le regard scotché sur son souffle, je vais tamponner un linge sur ses petites lèvres ourlées de salive. J'aimerai arrêter le temps. Je ne ressens aucune fatigue.

Les deux jours suivants vont être rythmés par les visites...et les tentatives de mises au sein. La chose se révèle compliquée : mes tétons me sont hyper sensibles et Tom n'arrive pas à têter comme il le voudrait. La maman se crispe, le bébé se lasse : mauvais calcul. Au bout de 2 jours, on commence à me suggérer la possibilité de passer au biberon. Mais allez savoir pourquoi, je refuse obstinément cette option. Non, il doit y avoir un moyen, et il va falloir le trouver. Et ce moyen sera trouvé : les bouts de sein en silicone. Pendant une nuit, Tom s'essaie à l'exercice, et sa maman tire son colostrum restant, accompagné d'un peu de lait artificiel. Au matin, nouvelle équipe médicale, nouvel avis sur la question : on garde les bouts de sein, mais on abandonne la tireuse et les compléments de lait artificiel. Laissons la montée de lait s'opérer toute seule, Tom ne perdant pas tant de poids que ça.

Tous ces avis divergents nous épuisent, le papa, Tom et moi. Mais je m'accroche, soutenue par mes proches et les équipes médicales. Et le samedi soir, la montée de lait sera là. Et Tom prendra du poids, dès le lundi. Depuis, l'allaitement poursuit son cours, toujours avec les bouts de sein. Il est vrai que l'allaitement n'est pas simple : "mon enfant boit-il assez ? dois-je lui donner le sein maintenant ? suis-je dans une bonne position ?". Mais je maintiens la barre, me fiant à mon instinct maternel...et à mon nouveau flegme britannique. :-)

Le séjour à la mater a aussi été marqué par mes crises de larmes incontrôlées. Mais pas de tristesse hein ?! De bonheur. Je pleure pour un oui, pour un non. Une mimique de mon fils pendant son sommeil ? Un clip de Lara Fabian sur France 2 ? Un mot doux de mon homme ? Et vlan, je me transforme en guimauve géante. :-) Je ne savais pas que l'on pouvait être aussi heureuse. Et gâteuse.

Et puis le mardi matin arrivera, et il faudra quitter ce cocon. Cette chambre qui m'aura vu devenir mère, ce personnel qui m'aura épaulé. J'ai un peu peur, suis un peu nostalgique aussi. Je me rends compte que le temps passe vite, trop vite. Et c'est à 3 que l'on quittera la maternité, pour découvrir notre nouvelle vie.

Mon accouchement - la naissance

18h : la sage-femme m'ausculte. On aperçoit les cheveux blonds de notre crapule. Il en aurait donc ? Des blonds ? Pas le temps de s'émerveiller, il faut maintenant pousser. La salle est tout à coup envahie de monde : le médecin de garde, des auxiliaires pour Rocky...en tout, je vais être entourée de 6 personnes. J'essaie de me remémorer mes cours de préparation à l'accouchement...mais c'est pas gagné. A chaque contraction, je dois pousser 3 fois. La première, je gère. La deuxième, je cale. La dernière...je fais n'importe quoi.

Et surtout je fatigue. Bizarrement, c'est le passage que j'appréhendais le moins qui sera le plus difficile. Pas tant au niveau de la douleur, mais plus au niveau de la fatigue, physique et morale. Mon mari me caresse les cheveux, les sages-femmes m'encouragent. A chaque poussée je demande s'il en restera encore une nouvelle...j'ai presque l'impression qu'il n'arrivera jamais.

18h29 : "Stop ! Ne poussez plus Madame !" Et là...et là je vois notre ange. Notre crapule. Ma première pensée est de me dire "mais c'est moi qui ait fait ce petit être ?! ce visage, ces bras, ces jambes...j'abritais donc cela dans mon ventre. Mon si petit ventre !" Je me retourne vers le papa, qui a les yeux tous rougis. Tom est sur ma peau, il crie un peu. Et je sens une immense vague d'amour me submerger. Les douleurs sont loin, les gens autour n'existent plus. Il n'y a plus que ce petit bout de chou, qui me dévore des yeux. Et me dévore le coeur. Je sens à ce moment précis que je ne serai plus jamais la même. Plus jamais.

On procède à la première mise au sein, qui se passe merveilleusement bien. Tom tête 15 mns à chaque fois. Pendant qu'il est ensuite soigné et habillé sous le regard ultra protecteur de son papa, on me recoud. Ah bon ? J'ai besoin de points ? "Et oui Madame, vous avez déchiré, on vous fait 5 points, sans compter ceux intérieurs". Mais je m'en fiche. Je regarde mon homme, qui tient notre fils dans ses bras. Il dort paisiblement, bien emmitouflé dans ses habits. Bientôt, nous serons dans notre chambre, et une nouvelle vie à 3 va commencer.

Mon accouchement - le travail

14h : nous voici de retour en salle de naissance. En attendant les sages-femmes, nous nous photographons avec des poses débiles. Mais il n'est plus temps de plaisanter, le travail a commencé. Mon col est à 4. L'équipe médicale décide d'aider la chose par une petite perfusion, et l'on me propose la péridurale. Même si la douleur est encore gérable, j'accepte. Un gentil monsieur arrive et me pose le cathérer, en position allongée. Je ne ressens aucune douleur. Quelques minutes plus tard, une sensation planante parcoure mon corps, je me sens bien.

Une demi-heure est passée, le col est déjà à 6. Mais Rocky ne descend pas à la même vitesse dans mon bassin. Alors on me place en position allongée, et là les choses se corsent un peu. Rocky descend, mais non sans quelques douleurs. On me ré-injecte du produit anesthésiant, je serre les dents...mon mari à mes côtés, tenant un récepteur de monitoring sur mon ventre.

16h30 : le col est à 10. Mais notre fiston n'est pas assez engagé pour pousser. L'équipe me laisse 2 heures pour que Rocky se présente. De nouveau, on essaie différentes positions pour favoriser la descente. Je jure de ne plus me mettre allongée sur le ventre de toute ma vie. :-) A chaque contraction, le fait de pousser me soulage. Je vais rapidement comprendre que cela ne sert à rien de pousser...avant la poussée en même-elle justement.

Mon accouchement - prélude

Mercredi 20 mai, 07h30 : j'ouvre un oeil, réveillée par une drôle de sensation dans ma culotte. Le bouchon muqueux peut-être ? Je saute de mon lit...et je me retrouve avec une flaque d'eau à mes pieds. Je reste pétrifiée : je viens de perdre les eaux. Je reste ainsi, une bonne minute, avant de réveiller le futur papa. Il me regarde avec ses yeux endormis, puis réalise. Le grand jour est arrivé.
Je file me doucher, pendant que le futur papa finalise les valises. Nous sommes extrêmement calmes. J'avale un énorme petit déj devant un vieil épisode du Miel et les Abeilles (vive AB1 :-) ), le futur papa est propre et rasé de près. La maternité nous attend.
Les embouteillages du matin nous font rire. Rocky a décidément bien choisi son heure. Je touche mon ventre, chantonne sur un vieux tube des Eagles...et j'aimerai fixer ce moment à jamais. Notre ange va bientôt nous rejoindre.

9h30 : une adorable sage-femme m'accueille et confirme ma perte franche des eaux. Un monito plus tard, le col est à 3 et les contractions sont là, mais pas franchement régulières ni douloureuses. On décide tout de même ma montée en salle de naissance. 2 nouvelles sages-femmes nous reçoivent. Là encore, la gentillesse, le calme et l'humour règnent. A midi, on me propose d'accélerer le travail en allant me balader dans le parc de l'hôpital, tout en avalant de l'homéopathie. Pendant 2 heures, nous allons marcher, au soleil. Les contractions gagnent en intensité...et j'ai faim. Je rêve de frites et d'une bonne entrecôte. :-)